André Citroën (1878-1935)

Image Gallica / BNF – 2020

‌En écho au récent article sur les autochenilles de messieurs Riera dans le Cartophile n° 191, la consultation d’un encart dans la Lettre électronique de la Mairie du 15ème m’amène à vous faire part de cet article – et exposition- de la BNF sur André Citroën (voir le lien plus bas). Nous y lisons :

« Né en 1878, diplômé de l’Ecole polytechnique en 1900, il s’associe en 1902 à Jacques et Paul Hinstin pour fonder l’entreprise « Citroën, Hinstin et Cie » située à Corbeil-Essonnes puis à Paris Rue Saint Denis ; elle fabrique des pièces pour les locomotives.  Lors d’un séjour en Pologne, il achète à Kégresse le brevet d’exploitation de l’engrenage à double chevron qui deviendra plus tard le logo de la marque Citroën. En 1906, il devient administrateur et directeur des véhicules Mors. Cette entreprise est une pionnière de la construction automobile entre 1895 et  1925 et elle se rend célèbre pour ses succès dans les courses automobiles. Elle fusionnera avec l’entreprise Citroën lors de sa fondation en 1919.
En 1912, Citroën fait un voyage aux Etats-Unis et y rencontre Henry Ford dont il visite les nouvelles usines de Détroit. Il observe le travail à la chaîne et l’organisation scientifique du travail (OST) théorisés par F. W. Taylor (1856-1915). Une traduction de ses écrits paraît dès 1907 dans « Revue de métallurgie » : « Etudes sur l’organisation du travail dans les usines ». Il retournera aux Etats-Unis en 1923 et 1931.
A son retour, il modernise l’entreprise Mors et la production annuelle passe de 120 voitures à 1200 voitures en 10 ans.
En 1914, il épouse Georgina Bingen, Italienne, fille de banquier. Ainsi, les relations familiales de Citroën, son réseau politique et financier ainsi que d’anciens camarades de Polytechnique vont l’aider à créer son entreprise.
En 1915, Il construit une usine quai de Javel à Paris pour fabriquer des obus et participer à l’effort de guerre. Entre 1915 et 1918, il livre 24 millions d’obus. La fabrication est assurée à 80 % par des femmes surnommées les « Munitionnettes ». Attentif au bien-être de ses ouvriers et ouvrières. André Citroën, œuvre dans le domaine social en mettant à disposition des vestiaires, des sanitaires, des services médicaux, des crèches, une cantine, des magasins.

En 1919, André Citroën décide de reconvertir son usine d’obus dans l’automobile. (…) Dès 1921, il devient le premier constructeur automobile européen. Sa réussite, est le fruit de l’innovation, des prises de risques et d’une très bonne communication. La presse le surnomme le « Ford français » ou le « Napoléon de l’automobile ».  Il veut produire vite et plus. Il pense que la consommation de masse est gage de paix pour les peuples. Sa notoriété dépasse les frontières .
Pour communiquer, il utilise tous les supports pour faire de la réclame : les affiches, la presse et la radio. Il lance des nouveaux types de campagnes publicitaires. En 1922, lors du salon de l’automobile, un avion écrit Citroën dans le ciel. De 1924 à 1934, il fait illuminer la Tour Eiffel avec le nom Citroën. Il est à ce jour, le seul à avoir utilisé la Tour Eiffel comme support publicitaire. Il invente des petites autos  pour les enfants. Il développe, dans les années 30, une politique architecturale des concessions avec l’architecte Maurice-Jacques Ravazé dans le style Art déco.

En 1933, Il fait rebâtir l’usine Javel et commence à produire la traction-avant de type 7 qui sort en octobre 1934. C’est l’ingénieur aéronautique, André Lefebvre, qui la conçoit. Elle est très innovante avec des roues avant motrice, un moteur flottant, la carrosserie en acier, une boîte de vitesse automatique. Mais les innovations sont prématurées et entraînent des problèmes techniques. La politique de l’entreprise conduit à de nombreuses grèves en 1933. En décembre 1934, l’usine est en liquidation judiciaire, subissant en plus la récession économique due au krach boursier de 1929. Michelin, fabriquant de pneumatiques et principal créancier, obtient le contrôle de la société. André Citroën, ne s’en remettra pas, il décède en juillet 1935. Les chroniques nécrologiques saluent une personnalité remarquable mais qui « avait vu trop grand ». Depuis 1958, le Quai Javel s’appelle Quai André Citroën ; l’usine, devenue une friche depuis l’arrêt de production des voitures en 1975, a laissé la place à un parc à son nom. » 

https://gallica.bnf.fr/blog/20072020/andre-citroen?mode=desktop

Une bibliographie complète cet article
https://www.bnf.fr/sites/default/files/2020-02/Biblio_Citroen_2.pdf
document qui se termine par des liens intéressants où l’on peut également voir de belles images :
L’histoire Citroën : Citroën France
https://www.citroen.fr/univers-citroen/l-histoire-citroen.html
Le conservatoire Citroën, collection automobile la plus importante à travers le monde, situé à Aulnay-Sous-Bois, Seine Saint-Denis
https://www.citroen.fr/univers-citroen/citroenheritage/conservatoire-citroen.html
Musée des Citroën situé à Castellane, Alpes de Haute Provence Citromuseum
https://www.citromuseum.com

Effet de nuit. Eclairage de la Tour Eiffel avec les lettres CITROEN (de haut en bas) et les chevrons pour l’exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925. (CPA Coll. J.L.)